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Ces applications vous manipulent… Décryptons leurs secrets ! 📱🔍

Tinder, Youtube ou Tiktok… Quels sont les biais exploités par ces 5 applications afin de prolonger votre temps d’utilisation, et vous pousser à effectuer des achats ?

Explorons les mécanismes de notre quotidien sur lesquels reposent ces designs addictifs, et redevenez maitre de votre production de dopamine, responsable de votre plaisir !

Dans le Rush ? Ecoutez l’article en version Podcast :

Les biais cognitifs incluent notre propension à être facilement distraits, notre besoin de validation sociale, notre tendance à procrastiner, et notre désir de nouveauté et de stimulation.

Tristan Harris

Notre système de récompense est dépendant de la sécrétion de la molécule de dopamine. C’est la même molécule qui intervient lorsque votre partenaire entre dans votre champ de vision, ou qui vous pousse à dévorer la dernière tablette de chocolat !

L’évolution a amené l’Homme à maximiser la production de cette hormone du bonheur mais aussi à prioriser les comportements les moins énergivores. Cela le pousse parfois à court circuiter des réflexions éclairées pour se plier à un comportement en « pilote automatique ».

Étudions désormais quelques mécanismes qui tirent parti de ces lacunes et manipulent votre attention :

1. Le swipe de Tinder :

Inspiré par le principe de la récompense aléatoire, le swipe sur Tinder présente des similitudes avec l’expérience de la boite de Skinner.

Ex : de la nourriture est délivrée (récompense) lorsqu’une souris a appuyé sur un levier (stimulis).

Comme la nourriture ne tombait pas à chaque fois, les rongeurs avaient tendance à appuyer de nombreuses fois sur le levier.

But : Faire intervenir le comportement de l’animal et le renforcement de celui-ci par des stimulis.

La récompense est aléatoire : l’utilisateur ne sait pas à l’avance s’il appréciera le prochain profil, ce qui crée un renforcement positif. Lorsqu’un évènement suit un comportement, cela accroît la probabilité que ce même comportement soit répété.

 Ce schéma, similaire à celui des machines à sous, associe notre plaisir non pas à l’apparition des photos, mais au geste du swipe lui-même. Le Swipe génèrera donc de la dopamine dans notre cerveau.

2. L’Autoplay de YouTube

Sur YouTube, l’algorithme nous propose des contenus susceptibles de maximiser l’engagement, en prolongeant la durée de visionnage et en encourageant des actions telles que les likes, abonnements et commentaires.

Il utilise ainsi le principe de choix par défaut : notre cerveau à préfère rester passif car faire un choix est couteux en énergie. Youtube abuse donc des recommandations, et les couple même a l’Autoplay (très rapide : moins de 15 secondes) afin de nous pousser à relancer une vidéo.

L’effet Zeigarnik intervient également, incitant à terminer une tâche entamée : on cherche à regarder jusqu’à la fin, pour avoir la satisfaction d’avoir complété cette tâche, avant de pouvoir passer à autre chose.

3. Le bouton Like de Facebook

En exploitant le besoin humain inné de sociabilité, le bouton Like de Facebook fonctionne sur la réciprocité des interactions. Le like n’est pas un outil pour donner son opinion mais un outil d’interaction social. L’approbation sociale obtenue par le like satisfait notre désir de validation, créant ainsi une boucle où les utilisateurs multiplient les interactions. Notre cerveau confond cette approbation, et des approbations reçues dans la vraie vie (sourires, applaudissements), délivrant ainsi la même récompense a notre cerveau.

4. Les recommandations d’Amazon

En se basant sur la mentalité grégaire, Amazon utilise le nombre volumineux de commentaires, même s’ils peuvent inclure des faux, pour conforter et encourager notre décision d’achat.

De plus, comme avec Tinder, l’on retrouve le principe de conditionnement opérant de Skinner : la livraison rapide (moins de 24 heures) joue cette fois le rôle de renforçateur.

La réception rapide d’un colis est perçue par le cerveau comme une récompense immédiate, nous incitant à augmenter la fréquence d’achat pour plus de dopamine et donc de sensation de plaisir.

5. Les challenges de TikTok

TikTok, s’est popularisé par ses vidéos de danse, très virales car transcendant les barrières linguistiques. Des chercheurs de l’Université de Besançon (France), ont démontré que des extraits musicaux que l’on apprécie peuvent induire une réponse de plaisir, notamment par la sécrétion de dopamine. La question se pose alors : comment susciter l’appréciation de ces extraits chez les consommateurs ?

La réponse est simple : en les exposant de manière répétée. Cela s’inscrit dans le cadre du biais de simple exposition (Zajonc), où la probabilité d’apprécier quelque chose augmente proportionnellement à l’exposition accrue.  Ainsi, plus on écoute une boucle musicale ou observe une chorégraphie, plus il est probable de les apprécier.

Par ailleurs, TikTok encourage activement la création de contenu en utilisant des défis (Challenges).

Ce mécanisme tire parti du biais des neurones miroirs (Rizzolatti), qui stipule que l’observation d’une action incite à sa reproduction, favorisant ainsi l’acquisition de nouveaux comportements.

Nous manquons de recherches approfondies sur les effets à long terme de l’exposition prolongée à des contenus captivants ou à des mécanismes de récompense.

Peut-elle affecter le bien-être, la productivité ou le comportement des individus ? En particulier la Gen Z (1995 – 2010) et la génération Alpha (2010-2025), qui n’a jamais connu un monde sans Internet.

Il est donc bon de connaitre les mécanismes utilisés, afin d’avoir une utilisation plus consciente de ces applications…


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albanemilereneavequin

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