Les réseaux sociaux sont devenus des relais de l’information, qui transforme la représentation de l’actualité et des conflits.
Il serait dépassé de dire que les médias sociaux prennent de plus en plus de place dans notre vie. En effet, il est clair que cela fait déjà plusieurs années qu’ils sont au centre de notre quotidien. Si pour la plupart, nous les utilisons comme moyen de distraction, de partage ou encore comme plateformes de communication. Les médias sociaux sont devenus des plateformes d’information, pour beaucoup de personnes, et agissent comme relais des conflits.
Vers une transformation des canaux de diffusion de l’information
Les acteurs traditionnels de l’information ont opéré une transformation vers les médias sociaux et diffuse un contenu Omnicanal. L’information est rapide, dure à encadrer, mais surtout dure à vérifier. L’année 2022 ne déroge pas à ces précepte, la guerre en Ukraine, la monter des talibans Afghanistan ou encore récemment la mort de Mahsa Amine en Iran. Ces conflits ont un point en commun, avoir affolé les médias sociaux.
Le rapport entre médias sociaux et guerre en Ukraine, traduit l’évolution des conflits au XXIe siècle. L’utilisation des médias sociaux en temps de guerre change (Philippe Boye, 2022). D’abord relais de l’information, il devient des moyens de suivre les mouvements de l’ennemi, on parle même de “TikTok War”. (Benjamin Daubeuf, 2022)
La multitude des postes concernant l’avancée des troupes russes a permis à l’armée ukrainienne de mieux suivre les troupes ennemies et de mieux supposer les actions à venir. Cependant, il faut contrôler cette information, car si les Ukrainiens peuvent utiliser ses informations en « libre-service”, l’armée russe le peut aussi. Si l’on suit cette dérive, les médias sociaux peuvent même être utilisés pour transmettre de fausses informations, sur des déplacements par exemple.
Les médias sociaux comme outils lors des conflits
Des équipes sont donc mises en place pour suivre les informations publiées sur les médias sociaux, mais surtout pour les authentifier. Ainsi, le site web de journalisme d’investigation Bellingcat utilise TikTok pour contredire les affirmations russes. Pour cela, il utilise les vidéos publiées par les Ukrainiens, montrant ainsi que les troupes ne se sont pas retiré de certaines régions.
Mais la quantité d’information est-elle que l’on parle de sur-information, les données en “open source” envahissent les réseaux. Le quotidien El Pais explique cela :
“Internet et la technologie dissipent le ‘brouillard de guerre, terme militaire désignant le climat d’incertitude qui entoure un conflit. Et c’est important pour deux raisons : d’une part, le renseignement militaire évolue, d’autre part, cela pourrait faire perdre une bataille à Vladimir Poutine.”
Les services de renseignement ne sont plus les seuls acteurs de l’information. Ils sont complétés par les moyens technologiques du grand public. Les stratégies vont devoir être modifié pour passer sous les radars des médias sociaux. Les forces militaires devront mettre en place des stratégies imprévisibles. Mais aussi, des campagnes pour brouiller les pistes sur les médias sociaux.
Enfin, la Maison Blanche nous offre la preuve que la guerre se fait sur les médias sociaux. En effet, le Washington Post nous rapporte que le 10 mars dernier, la maison blanche a invité certains des TikTokeurs les plus influents à assisté à une réunion avec les membres du conseil de sécurité. Le projet derrière cette entrevue était de mettre en avant les opérations des États-Unis. D’expliquer et répondre aux interrogations que cette situation pouvait engendrais. S’agissait-il d’une façon, pour la Maison Blanche, de lutter contre les “Fake News”, ou bien de promouvoir leurs actions et leurs combats ?
Le contraste entre information et libérer d’expression, sur les médias sociaux
Les états ont beau mettre en œuvre des équipes de vérification ; les fake news prolifèrent encore sur les médias sociaux. Impossible d’aborder la force des médias sociaux sans aborder le sujet Twitter. En effet, Twitter est une des plateformes de prédilection des lanceurs d’alerte et de la diffusion d’information. En se targuant notamment de promouvoir la liberté d’expression.
Cependant, les événements de cette année semée le doutent des intentions du média et notamment sur ses critères de régulation. En avril 2022, le milliardaire Elon Musk, souhaite racheter le média social Twitter. Lors du rachat, le milliardaire, avait pour projet de permettre une liberté d’expression plus grande sur Twitter. Avec notamment des règles de vérification différentes et surtout simplifiées. Le rachat avait été mis en attente, cela dut à notamment à l’incapacité pour Twitter de fournir un détail exact du nombre de faux compte actif sur la plateforme. Car ceux-ci, entraînent des failles du contenu, mais aussi dans le partage du contenu, il devient dur de savoir qui se cache derrière les tweets et donc de vérifier l’information.
Les médias sociaux se font donc le relais de l’information. Ils doivent jongler entre fait et « Fake News ». Ce sujet nous ouvre un questionnement : la plus grande plateforme de diffusion d’information en ligne, serait-elle victime de vouloir garantir la liberté d’expression au détriment de l’Information.
Sources :
- Boyer, P., Boyer, P. & Innovation, P. C. B. D. R. I. E. (2022, 28 mars). Les réseaux sociaux au cœur de la guerre. La Tribune. https://www.latribune.fr/opinions/blogs/homo-numericus/les-reseaux-sociaux-au-coeur-de-la-guerre-907156.html
- La lettre de l’éduc. Les réseaux sociaux, nouvelle arme de guerre. (2022, 13 avril). Courrier international. https://www.courrierinternational.com/article/la-lettre-de-l-educ-les-reseaux-sociaux-nouvelle-arme-de-guerre