La popularité grandissante des influenceurs virtuels sur les médias sociaux sème la controverse
L’intégration d’influenceurs virtuels sur les plateformes de médias sociaux était autrefois limitée qu’à certaines marques, notamment des marques de luxe. Bien qu’il soit encore plutôt audacieux d’ajouter un influenceur virtuel pour représenter sa marque sur les réseaux sociaux, on retrouve de plus en plus de marques qui ajoutent cette nouvelle forme d’influence à leur stratégie marketing. Cependant, les influenceurs virtuels relèvent certains questionnements au niveau éthique, au même titre que le phénomène controversé du « deep fake », une technologie de l’intelligence artificielle avec laquelle on peut manipuler une vidéo en apposant en temps réel le visage d’une personne sur celui d’un autre. En effet, avec ces nouvelles technologies de plus en plus raffinée, il devient très difficile de différencier le vrai du faux. C’est pourquoi nous analyserons les deux perspectives d’une utilisation des influenceurs virtuels dans sa stratégie marketing sur les médias sociaux.
Qu’est-ce qu’un influenceur virtuel?
Avant toute chose, établissons la définition d’un influenceur virtuel. Un influenceur virtuel est un personnage virtuel, ou même un avatar, qui est créé grâce à des logiciels de création de design numérique 3D, de simulation, et d’animation, pour créer une figure tels que retrouvée dans certains jeux vidéo. On le fait prendre vie avec une voix et des expressions faciales distinctives, de sorte que la similitude à l’être humain est à si méprendre. En effet, à prime abord, on pourrait croire qu’il s’agit d’un influenceur tel on les connait, mais à force de l’observer, on se rend tranquillement compte qu’il s’agit en fait d’un personnage fictif. Les influenceurs virtuels sont les plus souvent utilisés à titre d’ambassadeur d’une marque sur les réseaux sociaux, ou bien simplement comme un influenceur qui représente plus d’une marque à la fois.
Un réel outil pour les marketeurs
Les influenceurs virtuels peuvent devenir un réel atout pour le développement de la notoriété d’une marque sur les réseaux sociaux, mais ils peuvent aussi servir de levier pour rajeunir son image de marque. En intégrant les influenceurs virtuels à sa stratégie média, on ouvre une dimension moderne et innovante qui attire particulièrement l’attention de plusieurs utilisateurs des réseaux sociaux. En effet, les influenceurs virtuels génèrent trois fois plus d’engagement qu’un influenceur traditionnel. Ces derniers qui sont partie intégrante du contenu médiatique depuis déjà quelques années, les utilisateurs y sont habitués, de sorte qu’ils se fondent dans une page d’actualité. La nouveauté qu’apporte les influenceurs virtuels pique la curiosité des utilisateurs et leur donne envie d’interagir avec ceux-ci, renforçant ainsi graduellement la relation avec le contenu.
De plus, les influenceurs virtuels permettent un contrôle total du message qui sera transmis, étant donné qu’ils sont programmés par la marque elle-même. Cela permet entre-autres de s’assurer de respecter son image de marque et les valeurs qu’on souhaitent mettre de l’avant. Dans ce même ordre d’idée, grâce aux influenceurs virtuels, on arrive à protéger son image de marque puisqu’on on ne dépend pas de la réputation de l’influenceur traditionnel. En effet, en tant qu’entreprise, on n’a pas à se soucier d’une situation controversée, ou même d’un scandale, que l’influenceur pourrait avoir participer, ce qui pourrait à son tour avoir des impacts néfastes sur la marque étant donné la relation entre les deux entités. Puisque les influenceurs virtuels ont seulement une présence en ligne, c’est-à-dire dans un monde virtuel, il n’y a pas de risques à ce niveau.
Enfin, en plus d’être moins dispendieux puisqu’ils ne demandent pas de rémunération une fois programmés, les influenceurs virtuels permettent de prévoir et de programmer les publicités au fur et à mesure qu’il y a réception de réactions de la part des fans, ou même de nouvelles tendances sur lesquelles on peut tirer avantage. De cette façon, on s’assure que l’image que dégage l’influenceur virtuel, de même que l’image de la marque, soit non seulement alignées, mais aussi au bout du jour et perçues de manière positive sur les réseaux sociaux.
Est-ce trop beau pour être vrai?
Bien entendu, l’intégration des influenceurs virtuels à sa stratégie média comporte certains enjeux à ne pas négliger. Dans un premier temps, on peut s’interroger sur les stratégies de promotion des produits et services des influenceurs virtuels. Par exemple, les influenceurs virtuels ne font pas réellement les tests de produits avant d’en faire la promotion. Les utilisateurs ne peuvent donc pas se fier à la parole des influenceurs virtuels de la même manière qu’avec un influenceur traditionnel. En effet, on se retrouve dans une situation où le rôle de l’influenceur évolue énormément. Alors que le rôle de l’influenceur traditionnel était fondé majoritairement sur la promotion d’un produit et sur une plus grande garantie de ses fonctionnalités, le rôle de l’influenceur virtuel est davantage du côté de la promotion d’une marque pour augmenter sa notoriété et sa pertinence aux yeux des consommateurs.
Cependant, il peut être plus difficile de démontrer de l’empathie ou de faire preuve d’authenticité par l’entremise d’un influenceur virtuel et développer une relation approfondie avec son auditoire sur les réseaux sociaux. Il y aurait ici un manque de « storytelling » pour réussir à faire véhiculer ce genre d’émotions au travers un influenceur virtuel. En effet, les utilisateurs pourraient avoir de la difficulté à s’identifier aux influenceurs virtuels pour développer une relation d’authenticité approfondie.
D’un autre côté, bien que les publicités puissent être programmées en fonction des réponses reçues de la part des utilisateurs, cela implique aussi que les entreprises peuvent utiliser les goûts des utilisateurs d’une tranche d’âge plus jeune pour créer un influenceur virtuel adapté qui saura d’encore plus les influencer. En effet, ceux-ci sont beaucoup plus vulnérables au marketing d’influence de même qu’aux standards de beauté irréalistes que les influenceurs virtuels préconisent qui pourrait avoir un impact non négligeable sur leur estime de soi. Enfin, avec la mention « publicité » qui est très rarement affichée étant donné que l’influenceur virtuel est détenu par la marque, il devient de plus en plus difficile de distinguer le contenu publicitaire du contenu de marque.
Verdict sur l’utilisation des influenceurs virtuels
Même si au départ il peut sembler plutôt étrange d’interagir avec un robot et qu’il puisse y avoir des réactions négatives lors des premières interactions avec un influenceur virtuel, je crois que cette impression peut évoluer tranquillement en étant exposer de manière plus régulière à ces personnages fictifs, surtout considérant que l’innovation et la nouveauté est souvent très appréciée par les utilisateurs. En effet, on voit le potentiel d’utilisation énorme des influenceurs virtuels autant au travers les médias sociaux que dans d’autres sphères de la stratégie marketing, notamment à travers les campagnes de communication. Les influenceurs virtuels ont aussi un potentiel de créer des communautés engagées envers la marque mais aussi envers des causes très importantes en société. Cependant, je crois que pour être en mesure de pouvoir bénéficier des influenceurs virtuels à long terme, il sera nécessaire d’instaurer des politiques et des conditions d’utilisation plus sévères pour être en mesure de contrôler leur utilisation de sorte qu’on limite, ou même idéalement qu’on élimine leurs impacts négatifs.
Sources:
https://www.useyourlaw.com/les-influenceurs-virtuels-de-nouveaux-outils-pour-les-marques/
https://jai-un-pote-dans-la.com/avatars-influenceurs-virtuels-opportunites-marques/