Que ce soit en regardant nos recommandations sur YouTube, notre page d’accueil sur Instagram ou même notre For You Page sur TikTok, il nous est tous arrivé de passer beaucoup trop de temps à défiler le contenu qui nous est proposé et ce, même s’il ne correspond pas exactement à nos centres d’intérêts.
Algorithme ou chance?
Aujourd’hui, il est estimé qu’à chaque minute, YouTube publie 500 heures de vidéos qui seront visualisées par ses 2 milliards d’utilisateurs. Afin de cibler le contenu qui serait intéressant pour chaque internaute, le système de recommandation ou plus communément appelé « algorithme » suggère du contenu lorsque l’on accède sur la plateforme. Pour se faire, plusieurs facteurs sont pris en compte.
Parmi eux, on retrouve évidemment des informations tirées de l’utilisateur comme l’historique ou les recherches récentes. Parallèlement, afin d’augmenter les chances d’avoir leurs vidéos recommandées , les publicateurs tentent d’ajouter des mots-clés et des hashtags populaires. Par contre, dans certains cas, on peut voir qu’une fois que notre vidéo se termine, la prochaine vidéo qui apparaît grâce à Autoplay ou dans les Youtube Shorts, n’a pas de réels liens avec le contenu que l’on consomme régulièrement. C’est à dire que l’on nous propose de regarder du contenu d’une chaine inconnue et/ou couvrant un sujet que l’on a presque jamais recherché.
Or, cela ne veut pas forcément dire que le contenu ne peut pas intéressé la personne derrière l’écran ou qu’il est de mauvaise qualité. Parfois, c’est même l’élément déclencheur qui permet au créateur d’obtenir plus d’abonnés (et donc plus de vues). Quant à l’internaute, il ajoute à ses abonnements une nouvelle chaine de contenu.
Comment expliquer ces soudaines apparitions ?
Selon Guillaume Chaslot, fondateur du projet AlgoTransparency et ancien employé de Google et YouTube, l’algorithme cache derrière lui des failles et même des mauvaises intentions. D’après lui, son mécanisme n’a pas pour but de satisfaire l’audience mais plutôt de lui faire perdre du temps. La principale mesure de succès est la durée de visionnement. Donc, même si la vidéo est en lien (ou non) avec ce que l’on recherche, tant qu’elle reçoit des clics, des visionnements, des Likes et des abonnés, elle peut être considérée comme un succès.
Par ailleurs, il explique que le pire aspect de l’algorithme serait sa tendance à proposer du contenu choquant afin de retenir l’attention de l’internaute. Malgré des règles strictes sur ce qui ne peut pas être diffusé sur les réseaux sociaux les plus connus, Mark Zuckerberg a avoué en 2018 que le contenu le plus « limite » a tendance à être plus visionné. En conséquence, du contenu qui peut choquer va avoir plus de chances d’être recommandé car il attire plus de vues. Donc, pour un créateur à ses débuts cherchant à bâtir son audience, il peut être incité à créer en fonction de ce que l’algorithme tend à propager plutôt que de créer selon son inspiration.
L’algorithme… Bonne ou mauvaise chose ?
Ainsi, l’algorithme peut paraître comme un mécanisme quasi-parfait. Les possibilités sont illimitées, il est constamment mis à jour selon nos activités. Or, les vices cachés de l’algorithme entrainent les créateurs de contenu dans un cercle vicieux. La recherche de clics rapides les encourage à créer du contenu moins authentique mais plus attirant afin de courir la chance de tomber sur nos pages d’accueil pour multiplier leur nombre d’abonnés et gagner de la notoriété sur leur plateforme.
Bibliographie:
https://thenextweb.com/news/youtube-recommendations-toxic-algorithm-google-ai
https://www.digitalinformationworld.com/2022/03/youtube-takes-look-at-frequently-asked.html
https://www.theatlantic.com/technology/archive/2018/11/how-youtubes-algorithm-really-works/575212/