Marketing numérique responsable – Vers un usage réfléchi de l’IA

Par fagottimothey
5 novembre 2025 · 2 vues
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Le marketing numérique responsable : quelles actions mettre en place ?

Quand dire “bonjour” à l’IA pollue

« Bonjour Chat GPT, j’ai besoin de ton aide ».

Sur les 2,5 milliards de prompts que reçoit l’entreprise OpenAI, une partie des utilisateurs, peut-être vous, rajoute systématiquement des formules de politesse.

Certains disent que cet anthropomorphisme, tendance à « humaniser » une machine, rend l’interaction plus intuitive ; conviviale.

D’autres affirment vouloir être « épargnés », si un jour les IA prenaient le contrôle. Derrière l’humour, un paradoxe : ces interactions, pourtant perçues comme inoffensives, consomment énormément d’énergie.

Pourquoi cela ?

Parce que l’effet cumulé de ces mots mobilise massivement les serveurs d’OpenAI. Cela signifie plus de calculs par requête, plus de chaleur à dissiper, et donc un besoin accru en refroidissement.

En somme, une plus grande consommation en électricité et en eau, si bien que cela engendre des répercussions sur la rentabilité de l’entreprise.

Voici notamment la réponse du PDG d’OpenAI à ce sujet, en avril dernier :

Officialisation par le PDG de OpenAi sur X (anciennement Twitter) des impacts liés à l'ajout de formules de politesse par les utilisateurs.

Plus important encore, selon les recherches récentes, le numérique représente plus de 7 % de la consommation mondiale d’électricité. Davantage que des pays entiers comme la France ou le Canada.

Je vous pose donc la question suivante : étiez-vous au courant de cela, et mesurez-vous l’ampleur de ce que cela signifie ?

Cette pollution numérique de l’IA illustre indéniablement notre manque de conscience écologique face à nos usages digitaux.

Le numérique responsable : une vision durable du marketing

“Une démarche d’amélioration continue visant à réduire l’empreinte écologique, sociale et sociétale du numérique.”

Voici comment est défini le numérique responsable dans le podcast éponyme de Masse critique.


Autrement dit, les entreprises comme les utilisateurs doivent mesurer, stabiliser, puis réduire leurs émissions liées à leurs activités en ligne. Tout cela pour un meilleur impact ESG.


Appliqué à l’IA, cela signifie repenser nos interactions pour limiter les requêtes inutiles et adopter une forme de sobriété numérique. En clair, n’utiliser la technologie que lorsqu’elle crée une réelle valeur.

N’allez donc pas raconter votre dernier date à Chat GPT : outre le questionnement éthique et moral de baser ses choix sur un algorithme sans conscience, vous détruisez par la même occasion une biodiversité qui ne vous a rien demandé !

Un utilisateur "boit" de la donnée avec sa consommation excessive de l'IA et n'est donc plus sobre numériquement.

Vous l’aurez bien compris, tout est une question de dosage ici.

L’IA n’est pas foncièrement bonne ou mauvaise : c’est l’usage que nous en faisons, explorateurs du web, qui définit cela (d’où la nécessité d’éduquer l’utilisateur avant l’outil).

Sensibiliser aux impacts de nos choix, c’est apprendre à déplacer le curseur à la bonne place entre efficacité et devoir moral.

Parce que l’IA, c’est indéniablement une prouesse technologique utile.

Certes. Elle est le résultat de notre capacité humaine à s’adapter encore et toujours à n’importe quelle situation, c’est indéniable.

Toutefois, elle peut s’apparenter au choix de la facilité, dans une société de l’instantané mais aussi axée sur le fénéantisme.

Avantages et inconvénients liés à l'utilisation de l'IA en général.

Quand le marketing devient un levier de conscience

Le marketing numérique durable joue ici un rôle essentiel. Comme souligné dans le podcast, la performance en entreprise ne doit plus seulement être financière (ex. coût par acquisition).

Elle doit aussi être écologique, puisque désormais on peut mesurer le CO₂ par clic ou par requête.

  • Valoriser l’efficacité énergétique de leurs produits.
  • Sensibiliser leurs utilisateurs à la consommation d’énergie générée par l’IA.

Voici quelques exemples, parmi tant d’autres, qui prouvent qu’avoir la main verte numérique est plus facile qu’il n’y parait. La transition écologique est trop souvent perçue comme un coût ; à tort.

On peut faire ici une analogie avec l’éducation : il s’agit d’un investissement précieux sur soi (et sa propre entreprise) à long terme, et ayant des retombées directes sur la profitabilité.

Argent "vert" issu du numérique responsable, symbolisant le fait que profitabilité et éco-responsabilité vont de paire.

Avec un meilleur référencement en ligne dû à un site internet moins énergivore, la conscience écologique d’un collectif éclairé apporte une visibilité accrue. Et grâce à un trafic de qualité, il y a ensuite conversion en ventes.

Toujours aussi peu rentable, le numérique responsable ?

C’est le cas notamment de ce site web, Digital.hec.ca, qui, après sa refonte, a subi une forte augmentation du trafic organique en provenance des moteurs de recherche.

Réduire le “poids” des modèles, concevoir des interfaces sobres, et promouvoir un usage raisonné : ce sont des gestes qui permettent d’allier désirabilité et durabilité.

Plus qu’un combat : un engagement commun et universel

En plus de l’entreprise, le consommateur a, lui aussi, un devoir d’éco-responsabilité.

L’utilisation de moteurs de recherche plus verts comme Ecosia en est un exemple, avec plus de 80% des bénéfices générés réinvestis dans des projets de reforestation.

Au détriment de la personnalisation et de la précision absolue, cela représente tout de même un geste discret d’activisme écologique à chaque requête !

Page d'accueil de Ecosia, pionnier du numérique responsable.

Chaque action du quotidien peut devenir un geste militant.

  • Limiter les onglets ouverts ;
  • Vider régulièrement sa boîte mail ;
  • S’abonner seulement à des newsletters utiles ;
  • Télécharger des musiques plutôt que de les streamer en boucle.

Quand on sait que la consommation d’énergie sur le net est majoritairement due à de la vidéo, cela fait réfléchir. Était ce vraiment nécessaire de streamer ce film en haute définition ou 4K l’autre jour ?

Conclusion : vers une éthique du clic

Envoyer un simple message à une IA n’a rien d’anodin.

C’est un acte de consommation énergétique minime, certes, mais qui mis bout-à-bout devient une menace réelle.

Aujourd’hui, le véritable défi du marketing numérique n’est plus seulement de capter l’attention : c’est aussi de la responsabiliser.
En intégrant les principes du numérique responsable et de la sobriété numérique, les entreprises peuvent transformer leurs stratégies marketing en leviers d’éducation et d’innovation durable.

Sans même perdre de vue leurs objectifs de vente.

Parce qu’à l’ère de l’intelligence artificielle, être intelligent, c’est avant tout savoir quand ne pas cliquer.


Surinformation massive, et appel à l'action contre l'infobésité pour un espace numérique plus responsable.
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