Les impacts de l’addiction aux réseaux sociaux : l’envers des plateformes numériques

Qu’est-ce qu’une addiction aux réseaux sociaux? Les impacts? Et les stratégies pour un usage responsable

L’utilisation des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux se sont frayés une énorme place dans la vie de la population et évoluent très rapidement. Ceux-ci permettent plusieurs activités notamment le divertissement, la communication, l’apprentissage, le tissage de liens, l’accès à l’information, etc… Il a été répertorié que l’usage moyen des réseaux sociaux en 2022 s’élevait à 2h50 minutes¹  par jour et que le taux d’utilisation des plateformes numériques est de 91% pour les adultes de 18-44 ans¹. Il a été recensé qu’environ 60 % vérifient leur téléphone intelligent juste avant d’aller dormir ou immédiatement après leur réveil⁶.  

Afin de se divertir, les utilisateurs québécois sont sur 3,3 plateformes et le média social le plus utilisé est Facebook à 88% suivi de Youtube à 69%, d’Instagram à 39% et Tiktok à 34%¹.  

Il est important de prendre conscience de l’usage des plateformes et du temps d’écran car ceux qui utilisent régulièrement et de manière compulsive les réseaux sociaux se sentent plus isolés, anxieux et déprimés que ceux qui passent moins de temps sur les écrans⁵.

Qu’est-ce que l’addiction aux réseaux sociaux ?

L’addiction aux réseaux sociaux est caractérisée par le fait d’être obsessivement tracassé par les applications. Il y a aussi un sentiment d’urgence de se connecter et d’user des plateformes numériques au point de mettre en péril les autres facettes de sa vie personnelle². La personne peut également ressentir un état de manque lorsqu’elle ne peut pas se connecter⁷. Elle peut éprouver une perte de contrôle sur son utilisation des applications en se connectant sur des périodes toujours plus longues afin de diminuer son inconfort ⁷.

Aussi, la personne peut perdre l’envie de faire des activités dans le monde réel et préfère entretenir des activités virtuelles. Des comportements découlent de cette addiction, notamment le fait de toujours actualiser la page pour en vérifier le contenu ainsi que faire dérouler le fil d’actualité pendant des heures⁷.

Pourquoi les réseaux sociaux rendent accros?

La dépendance aux plateformes numériques peut être attribuée au design des applications qui jouent sur la sécrétion de dopamine par l’hypothalamus³.

La dopamine est un neurotransmetteur qui permet de communiquer des messages entre les cellules nerveuses et le reste du corps ⁴. Elle est aussi une hormone neuronale que certains surnomment l’hormone du bonheur⁴. Elle est sécrétée lorsqu’une personne se connecte sur la plateforme et amplifiée lorsque la personne reçoit des mentions j’aime, des commentaires positifs, etc…⁵. Cependant, ces réactions de dopamine se rétractent et ne sont que de courte durée. Alors, la personne se reconnecte afin de retrouver cette sensation de gratification⁵.  

Quels sont les impacts psychologiques ?

Des impacts majeurs et problématiques sur le bien-être des personnes ont été recensés suite à une utilisation accrue des réseaux sociaux⁷. D’ailleurs, l’addiction aux réseaux sociaux peut s’apparenter à l’abus de substances. En effet, des études ont relaté l’existence d’un lien entre un usage accru des plateformes numériques et la diminution de l’amygdale, une corrélation qui est aussi très présente dans les cas d’usage de substances⁷.

Des symptômes dépressifs peuvent surgir en utilisant diverses plateformes. Un sentiment d’envie peut se présenter en regardant leurs publications. Ce qui fait en sorte que les individus se mesurent aux autres et peuvent se mépriser par la suite⁷. Des impacts néfastes peuvent se manifester sur l’humeur et augmenter l’anxiété suite à une addiction aux plateformes⁷.

Les stratégies pour un usage responsable

Une façon de diminuer son temps d’écran serait de mettre une alarme pour savoir combien de temps s’est écoulé durant la période d’usage de la plateforme ⁷. Aussi, diversifier les activités quotidiennes permet de ne pas dépendre autant des plateformes numériques pour s’occuper. L’activité physique est très importante pour diminuer la dépression qui peut être liée, chez certains, à l’addiction aux réseaux sociaux. Mettre ses notifications en mode sourdine lors de moments importants comme le sommeil est une stratégie responsable à adopter. Le fait de prendre conscience d’une dépendance aux applications aide à changer notre usage des plateformes numériques.

En bref, les réseaux sociaux vont encore évoluer et assurément continuer de tenter d’obtenir toujours plus de notre attention. La dépendance aux réseaux sociaux existe et la reconnaissance de celle-ci devient importante afin d’éviter des impacts néfastes sur la santé physique et mentale.

Sources:

1. Académie de la transformation numérique [ATN]. (2022). Actualités en ligne, réseaux sociaux et balados. NETendances 2022.  https://transformation-numerique.ulaval.ca/wp-content/uploads/2023/06/netendances-2022-actualites-en-ligne-reseaux-sociaux-et-balados.pdf
2. Addiction Center. (2024, 22 juillet). Social Media Addiction. https://www.addictioncenter.com/behavioral-addictions/social-media-addiction/
3. Colin, Alizée. (2020, 12 mai). Design de l’attention : quand le design influence nos comportements. Le bon digital. https://lebondigital.com/design-de-lattention-dark-patterns/
4. Denèle, Adrien. (2022, 3 mai). Dopamine : comment fonctionne « l’hormone du bonheur? ». Passeport santé. https://www.passeportsante.net/fr/forme/sport/Fiche.aspx?doc=dopamine-comment-fonctionne-hormone-bonheur
5. Hellocare Patient. (2023, 1 février). Comment les médias sociaux impactent votre santé mentale. https://hellocare.com/blog/medias-sociaux-sante-mentale/#:~:text=A%20chaque%20fois%20que%20vous,vous%20obtenez%20des%20commentaires%20positifs
6. Institut de la statistique du Québec. (2020) . Les internautes et le téléphone intelligent au Québec en 2020.https://statistique.quebec.ca/fr/document/internautes-telephone-intelligent-quebec
7. Sergerie, Marie-Anne. (2023, Décembre). Usage des médias sociaux : état de la situation, cyberdépendance, usage responsable et pistes de solution. Ordre des psychologues du Québec.  https://www.ordrepsy.qc.ca/-/usage-medias-sociaux