L’environnement numérique a grandement changé dans les dernières décennies. Les avancements technologiques ont permis à des milliards de personnes d’accéder au réseau complexe de serveurs et d’échange de données. Selon l’International Energy Agency (IEA), la demande pour les services numériques a exponentiellement augmenté, le nombre d’utilisateurs internet a doublé et le trafic numérique s’est multiplié par un facteur de 20 depuis 2010. Plus il y a d’utilisateurs du numérique, plus la demande pour la création et la disponibilité des données augmente considérablement. Les données numériques ne sont pas des éléments tangibles mais, nécessite tout de même un endroit physique de stockage. Pour rendre les données disponibles, il est nécessaire entre autres d’avoir des actifs physiques de stockage comme des disques durs. Cependant, qu’arrive-t-il lorsque le disque dur local ou personnel a atteint ça limite et que l’utilisateur désire stocker davantage de ses données mais ne veut pas s’encombrer par un disque dur additionnel à coût élevé? Des fournisseurs comme Amazon Web Services et Google propose de s’occuper de la partie physique et une partie du coût de stockage pour l’utilisateur par le service de stockage illimité et le cloud.
Le problème, c’est qu’il est facile pour l’utilisateur d’oublier l’impact de ses données intangibles lorsqu’il n’est plus physiquement dérangé ou ne voit pas réellement les conséquences du stockage excessif. Lorsqu’on ne voit pas le nombre immense d’actifs technologiques nécessaire au stockage de nos données, il est facile de ne pas s’en préoccuper. Les conséquences sont assumées par les fournisseurs de stockage. Inconsciemment, les utilisateurs continuent à constamment stocker leurs données ce qui mène les fournisseurs à construire de plus en plus de data center et d’infrastructures pour supporter et maintenir les serveurs. Les activités liées aux data centers entraînent des conséquences directes sur l’environnement et puisque ces centres ne sont pas gérés par les utilisateurs clients, les impacts sont invisibles à leurs yeux.
Les data centers
Un data center est un centre d’entreposage de serveurs physiques et de traitement de données qui comporte d’immenses infrastructures qui s’étendent parfois sur 1 km². Ces centres utilisent énormément de ressources en eau pour refroidir les actifs qui produisent de la chaleur et utilisent l’équivalent d’environ 50 000 maisons en énergie électrique. Il va sans dire que l’environnement souffre beaucoup lorsqu’il faut détruire et extraire des ressources naturelles pour construire les infrastructures nécessaires. (Safdie, 2024)
La Responsabilité digitale
Selon le rapport des 17 objectifs de développement durable des Nations Unies, Il est important de noter que chacun a la responsabilité de limiter son impact négatif sur l’environnement en contrôlant son utilisation des services numériques et de mesurer son empreinte carbone pour éviter un usage excessif d’actifs technologiques et un usage non nécessaire des ressources naturelles de la planète. Il faut mettre un effort à comprendre l’impact de nos activités quotidiennes sur l’environnement surtout lorsqu’il est invisible et ne nous affecte pas directement. (UN Department of Economic and Social Affairs, 2025)
Bien que le stockage soit illimité, les ressources utilisées ne le sont pas.
Le cloud
Le cloud englobe toutes les activités reliées à l’échange des données sur les réseaux et ces activités sont supportées par du matériel comme des câbles à fibres optiques, des tours de communications, des systèmes de climatisation, des systèmes de distribution de l’énergie, des hydro-infrastructures, des serveurs, des appareils technologiques et plusieurs autres. Les fournisseurs dépensent immensément sur la construction et le maintien de ce matériel. Avec l’arrivée rapide de l’intelligence artificielle et le taux d’utilisation qui augmente, la demande pour le stockage et le traitement de données explose et les entreprises comme Google doivent user des ressources financières et naturelles pour répondre le mieux possible à cette demande. Il est estimé que Google a augmenté ses émissions de 48% depuis les 5 dernières années et prévoit dépenser plus de 75 milliards de dollars dans l’avenir proche pour investir dans des data centers qui supporteront l’intelligence artificielle. (Moss, 2024) Selon le département environnemental des Nations Unies, les entreprises tech contribuent grandement à l’augmentation prévue de la température globale de 2.7 degrés Celsius au cours des prochaines décennies et le manque de régulation sur les centres de données risque fortement d’augmenter les niveaux des mers, d’augmenter la salinisation de l’eau, de réduire la quantité globale d’eau potable, de désertifier la planète, ainsi que d’accélérer la prolifération de pathogènes, bactéries et virus.
Les enjeux politiques et sociales
D’autre part, les centres de données sont cause de tensions politiques et sociétales dans les régions plus susceptibles aux sécheresses et à la rareté d’eau consommable. Aux États-Unis par exemple, dans l’état de l’Utah, l’agence de sécurité nationale américaine (NSA) opère des data centers qui consomment près de 27 millions de litres d’eau par jour lorsque la population souffre constamment de pénurie d’eau et d’électricité. Plusieurs politiciens au nom de la population s’opposent à la construction de nouveaux centres mais ils détiennent peu de pouvoir face au gouvernement, aux grandes compagnies tech et au manque de régulation.
L’écoblanchiment
Toutefois, plusieurs grandes entreprises dont Google et Amazon planifient d’investir dans des technologies et des méthodes permettant de réutiliser et d’améliorer l’efficience d’utilisation des ressources naturelles dans leurs processus. Google promet des data centers à émissions nulles d’ici 2030 et de réapprovisionner l’eau propre consommable utilisée à 120%. Redonner plus à la communauté qu’on consomme en termes de ressources dont l’eau potable est communément appelée par la majorité des entreprises tech, « Being water positive ». Plusieurs experts se méfient des initiatives comme le mouvement « water positive » puisque les grandes entreprises tech ont des relations proches avec l’industrie fossile, n’ont pas de fortes réglementations et font souvent des promesses qui ne sont jamais exécutées. Les entreprises annoncent fréquemment des initiatives environnementales pour apaiser les critiques et pour augmenter la satisfaction et la confiance de leurs clients. Cette tactique est le greenwashing ou l’écoblanchiment : « […] un obstacle majeur à la lutte contre le changement climatique. En faisant croire au public qu’une entreprise ou une autre entité en fait plus pour protéger l’environnement qu’elle ne le fait, l’écoblanchiment promeut de fausses solutions à la crise climatique, qui détournent l’attention et retardent la mise en œuvre d’actions concrètes et crédibles. » (UN Climate Action, s.d.)
On se demande si duper les consommateurs pour des gains propres est une action valable et éthique pour les entreprises bien que ce soit la norme de nos jours.
Ce n’est pas le premier ni le dernier enjeu éthique qui relève des grandes entreprises tech.
L’internet des objets (Internet of Things)
Il y a plus de 2.5 milliards de gigaoctets de données qui sont créées à chaque jour dans le monde. Plus on produit de données, plus il y a nécessité de stocker ces données. (Bernard, 2018) La demande pour le stockage illimité et les services cloud augmentent exponentiellement. Le problème est que nos données se retrouvent dans le vaste réseau du Internet of Things (IoT).
L’internet des objets (IoT) est tous les objets connectés au réseau internet. On inclut aussi tous les appareils, logiciels et technologies qui transmettent et reçoivent des données entre eux pour de l’échange d’information ou de l’automatisation. Les objets du IoT ont pour but d’extraire le plus d’informations et de données possibles sur les utilisateurs pour en tirer des connaissances (insights).
Traitement éthique de nos données
Les entreprises tech utilisent entre autres l’intelligence artificielle pour extraire, collecter et traiter les données qu’on laisse sur le IoT. (SAP Business Technology) Le Big Tech vend nos données ou les utilisent pour leur donner des insights qui guideront leur stratégie de vente envers leur public cible. Sans le savoir, on donne gratuitement de l’information personnelle sous forme de données à ces entreprises qui les utilisent pour nous influencer à acheter leurs produits. Cela soulève des questions sur le consentement des utilisateurs. Les utilisateurs peuvent ignorer comment leurs données sont utilisées et quelle quantité de ces données est traitée par les algorithmes d’IA à des fins commerciales et marketing. Les problèmes de l’IA dans le traitement des données du cloud, entre autres, vont au-delà de la simple accumulation de données et de la direction de l’attention : ils incluent l’utilisation d’informations pour manipuler le comportement, en ligne et hors ligne, d’une manière qui porte atteinte au choix rationnel autonome. (Müller, 2020)
La sécurité de nos données stockées sur le cloud
Plus il y a de données stockées sur l’internet des objets, plus on laisse les entreprises tech prendre le contrôle de nos comportements. On peut se rappeler du scandale Cambridge Analytica en 2018. Des données de plus de 50 millions profils Facebook ont été récoltées sans consentement de la part des usagers pour nourrir un logiciel puissant qui serait en mesure de prédire et influencer le comportement des gens. En fait, grâce au partenariat avec Cambridge Analytica et l’utilisation du logiciel et de leurs outils de données, Donald Trump et son équipe ont réussi à influencer le résultat des élections fédérales de 2016 en leur faveur. (Cadwalladr et Harisson, 2018)
Les grandes entreprises tech comme Google, Amazon et Microsoft ont le monopole du contrôle sur nos données puisqu’on interagit le plus avec leurs plateformes et technologies pour stocker et utiliser nos données de façon excessive. Étant donné que le stockage des données est illimité chez ces compagnies, il n’y aucune limite au flot de divulgation de données par les utilisateurs qui utilisent constamment ces plateformes. Les grands acteurs (Google, Amazon, Microsoft, Facebook) dominent le marché du stockage cloud. Cette centralisation signifie que ces entreprises exercent un pouvoir considérable sur la manière dont les données sont stockées, consultées et monétisées, ce qui peut conduire à des comportements monopolistiques. (Bar, 2024)
Le stockage de grandes quantités de données dans les systèmes cloud des entreprises tech peut en faire une cible de choix pour les cyberattaques. Si des pirates informatiques s’introduisent dans un fournisseur de cloud, ils pourraient potentiellement exposer les données personnelles, financières et médicales de millions de personnes. Par exemple, en 2019, Desjardins est victime du plus grand vol de données de son histoire avec 2,7 millions de membres et environ 170 000 entreprises touchées par cette brèche. Desjardins utilise une infrastructure cloud pour stocker ses données qui incluent le nom, la date de naissance, le numéro d’assurance sociale, les transactions et produits financiers utilisés de sa clientèle.
Trafic de données et congestion des réseaux
Le stockage illimité de données sur les infrastructures de l’internet des objets (IoT) affecte nécessairement la bande passante internet et sa capacité à être performante de façon optimale dans la transmission des données. Plus les données sont stockées dans le cloud, plus elles doivent être accessibles et transmises sur les réseaux. Cela peut entraîner une congestion du trafic internet, en particulier dans les zones où l’infrastructure réseau est moins développée. La congestion arrive lorsque la demande en ressources excède la capacité du réseau. (Welzl, 2005) La surcharge du réseau entraîne un effet négatif sur la latence internet. À mesure que de plus en plus de gens utilisent les services reliés au cloud, la bande passante et la disponibilité des serveurs sont soumises à une pression accrue entraînant ainsi des retards potentiels dans l’accès aux données et augmentant la latence (délai de transfert ou de réponse). Nous voulons toujours que les choses soient plus rapides. Donc, le développement de meilleurs serveurs, réseaux et infrastructures numériques avec un temps de réponse plus rapide est imminent. De nouveaux centres de données devront être construits. L’utilisation de l’intelligence artificielle dans le développement et la conception de ces meilleures infrastructures risque d’augmenter la consommation d’énergie globale. D’ici 2030, la consommation d’énergie par les infrastructures liées aux données et l’IA augmenterait de 160% selon une étude du gouvernement canadien. (Canada Energy Regulator, 2024) Le développement du cloud et la demande croissante pour le stockage de données contribuent directement au changement climatique.
Il faut se demander si un ralentissement du développement de l’intelligence artificielle est nécessaire pour assurer un bien-être environnemental, même si elle peut contribuer à l’innovation technologique, sociale, médicale, etc. Il y a ici un conflit entre augmenter la qualité de vie et le bien-être dans un futur proche avec des techniques d’IA plus efficaces et efficientes pour les recherches de solutions médicales et sociales au détriment de l’environnement ou assurer une conservation et une durabilité des ressources planétaires pour un développement plus durable.
Il est aussi à noter que la performance de la bande passante est affectée par le climat et les évènements climatiques comme des tempêtes et des pluies torrentielles qui augmentent en fréquence à cause du changement climatique (G3E, 2023) C’est alors un cycle constant de vouloir des infrastructures technologiques plus performantes et rapides qui causent des incidents climatiques et qui à leur tour causent des ennuis aux infrastructures.
Bref, bien que les données soient invisibles, les impacts négatifs qui découlent de l’entretien de nos données comme le stockage et le cloud ne le sont pas. Le concept de stockage illimité influence les gens à créer des données de façon excessive et à ne pas prendre conscience que les données peuvent se traduire en objets tangibles. La demande croissante d’espace de stockage de ces données entraine le développement d’infrastructures technologiques polluantes et qui consomment énormément d’énergie et de ressources. La construction des infrastructures cause des tensions politiques et sociales. Pour remédier aux tensions, les entreprises s’engagent publiquement à protéger l’environnement et contribuer au développement durable, malgré que parfois, ce n’est que de l’écoblanchiment. Ailleurs, la création de données et la demande pour le stockage chez un fournisseur nous exposent à des risques de cybersécurité.
Recommandations
Pour remédier aux conséquences invisibles du stockage de nos données et l’utilisation du cloud, il serait conseillé de suivre quelques bonnes pratiques. Pour réduire l’empreinte digitale, il faut réduire et limiter les interactions avec les médias sociaux et les plateformes de création de contenu. Pour réduire la place que prennent nos données dans les infrastructures de stockage, il est recommandé de réviser l’historique du contenu et des données stockées sur les plateformes utilisées. Par exemple, des documents datant de plusieurs années qui ne sont plus utiles et qui sont stockées dans le cloud storage de la plateforme peuvent être effacés pour réduire le poids de nos données dans les serveurs. Une autre action simple à faire pour réduire notre contribution au stockage de données excessif est d’effacer régulièrement les cookies, le cache et l’historique de nos navigateurs. Ce sont des données que les sites web et les services tiers stockent sur les utilisateurs. Ce processus supprime des informations qui sont utilisées pour suivre les habitudes de navigation. (Ghimire, s.d.)
Références
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Adamson, J. (juin 2017). Carbon and the Cloud. STANFORD MAGAZINE. https://stanfordmag.org/contents/carbon-and-the-cloud
The International Reference Center for Life Cycle Asssessment and Sustainable Transition. (2021). C’est quoi une empreinte carbone?. https://ciraig.org/index.php/fr/blogue/cest-quoi-une-empreinte-carbone/
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